Vous pensez faire l’acquisition d’un chiot ?
Attention aux conditions d’élevage …
Vous pensez faire
l’acquisition d’un chiot ?
Attention aux conditions d’élevage …
Aujourd’hui, l’activité de vente de chiots étant étendue
non pas seulement aux éleveurs professionnels mais
également aux particuliers (dans la limite d’une portée
annuelle) ou aux animaleries, il est capital de
déterminer les éléments qui sont à prendre en compte
pour faire l’acquisition responsable, d’un chiot bien né
et dont il aura été pris soin.
Il sera aisé de collecter ces éléments directement
auprès d’éleveurs professionnels ou occasionnels, mais
il sera bien difficile de les réunir dans le cas d’un
achat en animalerie (l’origine des chiots n’étant pas
souvent avancée).
La précipitation à acquérir un chiot est toujours
mauvaise conseillère et embarquent souvent dans l’achat
d’un petit animal qui se révèlera vite difficile à
gérer, ou même malade, sans que l’on s’en soit douté.
Premières précautions en vue d’acquisition d’un chiot
équilibré
S’informer des bonnes conditions d'hygiène de l'élevage
et s’inquiéter de l'état de santé des géniteurs d’un
chiot (absence de tare génétique, ex : la dysplasie) est
primordial mais n’est pas tout, car l’équilibre
émotionnel du petit animal est aussi un critère de
santé, dont il faut particulièrement se préoccuper.
La qualité du vécu prénatal influe sur le comportement
du chiot qui naîtra, le bien être ou au contraire, le
mal être psychique de la génitrice, faisant toute la
différence.
Quand il n’est pas offert une gestation paisible et
confortable à une femelle, les chiots « baignent » dans
la gamme des émotions négatives des chocs et du stress
vécus par leur mère. C’est déjà une certaine sensibilité
qui s’acquiert là, in utero. Des conditions de vie
paisibles sont donc à privilégier pour la reproductrice.
Un petit qui se construit est influencé par le milieu
dans lequel il se développe et par les individus qui le
peuplent. Le tout est source intarissable de
stimulations pour le chiot, et une carence ou au
contraire un excès en ce domaine, serait annonciateur de
difficultés futures pour l’adaptation et l’intégration
du petit animal dans la famille et la société.
Inné … et acquis
Tout chiot est d’abord l’expression de son patrimoine
génétique. Cependant, cette « promesse » génétique ne se
réalisera pour donner un animal apte à vivre en société,
que si toutes les conditions sont réunies pour favoriser
son bon développement physiologique, mais aussi
psychique et comportemental.
Le chiot fait l’acquisition de mécanismes adaptatifs à
son environnement en général (c. à d. à tous milieux de
vie urbaine ou rurale et des êtres vivants qui les
peuplent) par la richesse et la qualité de ses
expériences très précoces.
La stabilité émotionnelle du chiot commence à se forger
déjà in utero, et liée ensuite au comportement
exploratoire, elle continue essentiellement de
s’installer entre sa 3è et sa 8è semaine, si le petit
animal sécurisé par la proximité de sa mère et sa
fratrie, peut rencontrer un monde diversifié.
C’est durant cette période de forte attraction sociale,
qu’un univers varié et stimulant lui permet de découvrir
et se familiariser avec des formes, des matières et des
couleurs, des sons et des odeurs. Il peut apprendre à
aborder les objets, à exercer sa motricité et devenir de
plus en plus confiant et assuré.
Enrichi d’expériences multiples, le chiot est ainsi
préparé pour plus tard, à des réactions pondérées devant
toute nouveauté.
Parallèlement, il doit apprendre à interagir avec les
êtres vivants (d’abord ses congénères) et doit pour cela
être laissé absolument au minimum 8 pleines semaines,
avec sa mère et sa fratrie.
Ce sont les interactions avec les siens qui lui
permettent de structurer des comportements sociaux pour
le préparer à une future vie collective avec humains et
congénères. L’apprentissage de la ritualisation des
contacts entre chiens se fait là, et les mécanismes de
l’autocontrôle et de l’inhibition de la morsure se
mettent en place. Le chiot apprend le contrôle et
l’interruption de tout comportement, mouvements,
morsures, au cours des jeux de combats.
Privé de ces acquisitions précoces, un chiot risque de
devenir un animal «tornade» (qualifié d’ingérable par
ceux qui en ont fait les frais !) avec ses propres
congénères et les humains.
De plus, de quotidiennes manipulations douces et
attentives du chiot par les éleveurs, l’habituent à
considérer l’humain comme espèce amie. Le maximum de
profils masculins et féminins, adultes et enfants sont à
lui faire rencontrer, si possible en admettant un peu la
fratrie dans l’habitat.
Familiarisé aux bruits et odeurs d’un intérieur
d’humains, à leurs gestuelles, voix et contacts, le
chiot est mieux armé pour la vie en famille et préparé à
aborder tout nouveau contexte, sans stress majeur.
Rencontrer les éleveurs
Toutes ces bonnes conditions de développement précoce et
de socialisation des chiots sont donc à privilégier pour
une prochaine acquisition, et d’évidence l’élevage en
chenils et boxes isolés (donc pauvre en stimulations) ne
favorisera pas leur plein épanouissement sensoriel et
émotionnel.
Beaucoup de questions sont donc à poser à l’éleveur et
une visite des lieux est conseillée. Tout professionnel
consciencieux autorise à voir ses locaux et conditions
d’élevage, en prenant le soin d’imposer quelques
élémentaires mesures restrictives, d’hygiène et de
tranquillité de ses chiens. Une femelle peut parfois
être très soucieuse de la sécurité de ses petits et se
monter peu « aimable », il n’est donc pas utile de la
soumettre à ce stress. La reproductrice et les chiots
pouvant alors être vus séparément.
Se hâter d’acquérir un chiot, sans mesurer avec sérieux
la qualité de ses conditions de vie précoce, n’a jamais
été source de bienfaits pour les nouveaux propriétaires,
moins encore pour le petit animal carencé dans son
développement.
Il n’est pas inhabituel, et il est même recommandé, de
mener plusieurs mois de recherches pour trouver réunis
tous les éléments d’élevage favorables à l’adoption de
son futur petit compagnon.
Le bon chiot (enfin sélectionné dans le « bon » élevage)
est prêt pour plus d’une décennie de vie avec ses
propriétaires, et tous ces soins pour le trouver, loin
d’être superflus, donneront l’assurance d’avoir un chiot
équilibré auquel il restera à offrir des conditions de
vie respectueuses de ses besoins, pour que se
capitalisent tous les efforts déployés jusque là par
l’éleveur.
Co-rédaction de Danièle Mirat – Caniconsultante :
http://www.communicanis.com
Et Michel Quertainmont – Caniconsultant :
http://www.caniconsultant-vivreavecmonchien.fr
Photos issus de la
Galerie
Photos de Frenchtoutou