COMMENT ÉVITER LES BAGARRES


Conflits : S’en mêler ou pas ?

Dans les premiers mois de sa vie, apprenez à votre chien les bonnes manières. Cela vous évitera peut-être des interventions musclées pour arrêter un combat.

Les chiens étant des animaux grégaires (vivant en société, en meute), ils adoptent naturellement des rituels pour régler les conflits à l’intérieur de leur groupe. La hiérarchie y est très stable et rarement remise en cause.

Les combats inter-individus sont parfaitement codifiés et se décomposent en plusieurs phases bien distinctes : les menaces , les passages à l’acte et les phases d’apaisement.

Les joutes sont très spectaculaires avec force vocalisations, bousculades, plaquages au sol et morsures, mais paradoxalement entraînent rarement des blessures graves si les animaux sont bien socialisés.

En effet, la morsure est toujours contrôlée, ce grâce à un apprentissage spécifique acquis lors de la prime jeunesse : la morsure inhibée. Il est réalisé par la mère dans un premier temps et par la fratrie dans un deuxième. La mère va apprendre de façon très précoce à ses chiots à moduler leur pression de mâchoires lors des tétées.

De la même manière, lors des phases de hiérarchisation, entre 4 et 6 mois, les chiots vont très souvent se bagarrer pour fixer leur place dans la meute. Quand l’un deux mordra trop fort un congénère, celui-ci réagira en émettant un cri strident qui fera lâcher l’assaillant.

Ces comportements sont donc des régulateurs de l’agressivité, et représentent des " fusibles ", évitant les blessures graves qui mettraient en danger la pérennité du groupe.

Les maîtres ne connaissant pas ces règles réagissent souvent mal lors d’une bagarre : cris de panique, tensions mal venues sur la laisse... qui augmente l’agressivité.

Si les chiens sont jeunes, de même sexe, et surtout en liberté, il est souvent préférable de les laisser se débrouiller. Le conflit sera ritualisé et s’arrêtera très vite. Si les belligérants sont de sexe opposé, alors là, pas de problème, les mâles bien socialisés étant inhibés vis-à-vis des femelles.
 
Si par contre les rivaux sont adultes et de même sexe, la bagarre peut être plus agressive. Répétons que dans la plupart des cas, un des individus se sentira plus faible, adoptera une posture de soumission ce qui mettra fin au combat. Évitez d’intervenir seul, sous peine d’être blessé.

Une solution consiste, avec l’aide d’une tierce personne, à saisir les postérieurs de chaque chien et à tirer en arrière et en faisant attention, car le chien pourrait se retourner contre vous pour se libérer. Mais ces interventions sont souvent hasardeuses et pas toujours efficaces.

La meilleure solution reste la prévention, qui passe par une très bonne socialisation.
 


 

Les facteurs qui déclenchent des conduites agressives :

  1. La distance de sécurité

Appelée également " Distance de fuite ", c’est l’espace minimum que le chien conservera avec un être inquiétant et / ou non identifié. Cet espace varie de 100 à 200 m chez les canidés sauvages. Elle est nettement plus courte pour nos amis citadins : 10 à 20 m.

Elle est éminemment importante, essentielle même, pour la parfaite mise en place des rituels d’approche entre individus. Si un des protagonistes se sent en état d’infériorité lors d’une joute avec un rival, il peut rompre le combat et récupérer sa distance de sécurité.

Si par contre le chien est tenu en laisse alors qu’un autre s’approche, il se retrouve dans l’impossibilité de fuir. L’autre s’avançant encore plus près viole sa distance critique et provoque une réaction d’autodéfense qui engage le conflit.

  1. Les renforcements positifs involontaires

 Une autre faute déterminante pour l’équilibre futur du chien est l’encouragement involontaire des maîtres lors des phases de menaces.

En effet, lorsque l’animal grogne, hérisse le poil ou montre les crocs, le maître a naturellement tendance à le caresser et à lui parler d’une voix qui se veux rassurante, et cela en croyant le calmer.

Seulement l’effet est inverse.

Le chien est un animal qui réagit par association d’idées, donc il traduit l’attitude de son maître par : " Je grogne, je menace mon congénère, mon maître me caresse, me flatte de la voix, donc ce que je fais est bien ".

Cette démarche ne fait qu’encourager le chien à être agressif. La bonne réponse serait plutôt de donner une saccade sèche sur sa laisse et de réprimander son chien d’une voix ferme.

Pour éviter les conflits, il faut apporter une attention toute particulière à une bonne socialisation dans les premiers mois de la vie du chiot, en particulier entre trois et douze semaines. Et inculquer à votre compagnon les bonnes manières du chien citadin. Vous éviterez ainsi les fâcheuses rencontres.