« Autobiographie d’un épouvantail » et la question de l’obéissance


Sujet: « autobiographie d’un épouvantail » et la question de l’obéissance

Dans son dernier livre, « autobiographie d’un épouvantail », Boris Cyrulnik nous livre à nouveau des paroles pleines de sagesse, qui peuvent être extrapolées aux relations hommes/chiens.

Ainsi, il explique la différence entre l’obéissance et la soumission.
Dans le premier cas, un individu accepte de faire ce qu’un autre lui demande, il consent à satisfaire la demande qui lui est faite. Dans la soumission par contre, il est contraint de faire ce que l’autre veut. Pour transposer ce concept sur notre relation au chien, il suffit de prendre un cliché d’une séance de dressage pour méditer sur la question. Quand certains chiens, une fois qu’ils se sont habitués aux règles ritualisées de l’obéissance dans un cadre précis, semblent y prendre du plaisir, d’autres tremblent de peur tout en se soumettant.
Mais oui, ils obéissent ! parce que l’obéissance est tranquillisante : « désobéir provoque un stress », c’est encore Boris Cyrulnik qui le précise. « Je t’obéis pour rester près de toi, parce que ton affection me donne confiance en moi ». Nos chiens savent pertinemment ce qui nous fait plaisir, ils identifient clairement notre colère ou notre satisfaction. Surtout que certaines personnes sont très expressives, n’hésitant pas à féliciter de la voix et à l’aide de récompenses.

On peut donc se poser la question suivante : dans quelle mesure les chiens se conforment-ils à nos demandes, parce que cela leur plait ou parce que cela leur plait que cela nous plaise ?
Nous savons que les chiens développent des compétences supplémentaires (par rapport à celles qu’ils utilisent entre chiens) pour interagir avec nous, notamment en accentuant leurs signaux habituels de communication. Tentent-ils de s’ajuster à nous qui avons tant de mal à les comprendre ?

L’obéissance n’a rien à voir avec la dominance (ce n’est pas parce qu’il obéit qu’il nous reconnaît comme son leader), la soumission n’induit pas le respect (il se conforme à la demande parce qu’il a peur des conséquences éventuelles). Si nous savons que la présence d’un cadre est sécurisante pour tout le monde, que la soumission à des règles est rassurante, nous savons aussi que l’autoritarisme génère de l’anxiété et du stress, ce qui est malsain et ne donne pas de résultats probants dans la durée.
Nos chiens font preuve d’une adaptabilité exemplaire en cohabitant avec nous. Parfois ils n’y parviennent pas, et c’est à ce moment-là qu’un comportementaliste pourra intervenir, pour réorienter le regard de l’Homme et lui faire prendre la mesure des contraintes qu’il impose à son animal.

Laurence Bruder Sergent
www.lacausedeschiens.com
 
 


Photos issus de la Galerie Photos de Frenchtoutou