DALI AMOUREUX DES CHIENS?


On ne peut raisonnablement affirmer que Salvador Dali fut un amoureux des chiens. D'ailleurs, sa vie d'itinérant doré, volant ou navigant de palace en palais, tout au long de l'année, n'était pas la plus favorable à la présence permanente de chien même si, au niveau de Dali, tout fut possible, même l'impossible, surtout l'impossible. 

Mais Dali est inconstatestablement un très grand peintre des animaux et son univers intime est peuplé d'un bestiaire fantastique et magique. Dans sa maison de Cadaquès, c'est un ours naturalisé qui accueille le visiteur. Derrière lui, aussi hiératique et inquiétant que lui, se détachant parfaitement sur la chaux blanche du mur, le regard orange d'un Grand-Duc aux ailes déployées vous fixe. Allégorie ou mythologie, thème central ou écho, le cygne, le cheval, le taureau, le lion, l'éléphant, la girafe sont présents dans nombre d'œuvres, tout au long de sa carrière. 

Partout des animaux et toujours aucun chien ! 
Il faut aller au plus secret de Dali pour trouver. 

En 1970, Dali tient sa promesse envers sa femme Gala, sa compagne et muse, d'en faire une châtelaine. Il achète pour elle le château de Pùbol, qu'il va aménager, décorer, habiller avec toute la puissance de son génie créatif. Autant Dali est une star médiatique avant l'heure, autant Gala ne supporte pas cette vie d'artifices. Pour mener la vie simple et retirée qui sera la sienne jusqu'à sa mort, douze ans après, elle acceptera de satisfaire à l'exhibitionisme de son compagnon, une seule fois, pour une série de photographies de Marc Lacroix, réalisées dans le château.

 

Sa photo de dos, avec son chien à elle, de face, devant la fameuse porte en trompe-l'œil
réalisée par Dali dans la salle des blasons fera le tour du monde.