SAINT GUINEFORT


Dans les différents folklores ruraux, il arrive de rencontrer des Saints assez insolites. Etienne de Bourbon, par exemple, rapporte vers 1250 la légende de Saint Guinefort. Un seigneur et sa famille vivaient dans un château à une quarantaine de kilomètres au nord de Lyon. Un lévrier nommé, Guinefort, vivait à leur côté et était le favori du seigneur. Un jour que le seigneur, sa femme et la nourrice de leur nouveau-né s’étaient absentés, un serpent s’introduit dans la chambre du nourrisson. Guinefort s’interposa tout de suite à l’attaque du serpent contre l’enfant. Le combat qui les opposa fut et violent et sanglant. Dans leur lutte, le berceau se renversa et du sang se répandit partout dans la chambre. Guinefort vainquit le serpent et attendit le retour de son maître auprès de l’enfant tombé à terre et couvert de sang. En entrant dans la chambre, le seigneur crut que son lévrier avait tué son fils ne voyant pas la dépouille du serpent. Pris d’un accès de rage, il passa le pauvre Guinefort au fil de son épée. C’est alors seulement qu’il découvrit le cadavre du serpent et qu’il compris la loyauté de son chien. Plein de remord, il enterra alors Guinefort et planta un arbre à côté de sa tombe.

Les gens du pays eurent vent de la conduite exemplaire de Guinefort et de sa mort injuste ; ils commencèrent à l’honorer comme un martyr, à venir sur sa tombe lui présentant leurs enfants malades afin qu’il les guérisse. Ce culte a persisté jusqu’au début du XXème siècle malgré les interdictions répétées de l’Eglise de vénérer un chien.

Dans toute l’Europe, on retrouve des cultes similaires au Moyen-age mais peu d’entre eux ont perduré jusqu’à notre époque.