Les aboiements constituent sans
aucun doute la source la plus fréquente
de litiges entre un propriétaire de chien et son
voisinage. La législation sur le bruit est une des plus complexes car elle fait appel à
de nombreux textes réglementaires (Code de la santé publique, Code civil, Code pénal,
Code rural, Code des communes, règlement sanitaire départemental ou même règlements
locatifs et de copropriété).
De plus, de nombreuses associations se sont
constituées pour préserver la tranquillité publique et nhésitent pas à faire
pression sur les contrevenants en faisant constater les infractions aux agents de police
municipaux.
Les bruits se mesurent en décibels
(dB)
grâce à un appareil appelé " sonomètre ".
Le ministère de la santé considère un
bruit comme " gênant " lorsquil dépasse de 5 dB le jour (de 7h
à 22h) ou de 3 dB la nuit (de 22h à 7h) le niveau de bruit ambiant à lendroit où
il est mesuré.
On appelle
" émergence ", la somme du bruit occasionnel et du niveau du bruit
ambiant.
Les dB A sont des décibels corrigées qui
tiennent compte de lapparition du bruit.
A titre dexemple, pour un bruit
apparaissant pour une demi-heure pendant la nuit, lémergence admise sera de 3+4 =7
dB.
La mesure des aboiements en dB A tient
compte de leur répétition afin de déterminer la durée cumulée.
Cependant, lorsque le bruit résultant
reste inférieur à 30 dB A, les pouvoirs publics considèrent quil ny a pas
lieu de sanctionner pénalement le fauteur de trouble sauf si la réglementation locale
(arrêté municipal) le prévoit autrement.
Si lon se réfère aux normes
précédentes, la plupart des aboiements peuvent être considérés comme gênants dans un
environnement habituellement calme. Larrêté du 20 août 1985 limite même à 45 dB
le niveau sonore à respecter à proximité des habitations.
Prenons exemple dun particulier
hébergeant un ou plusieurs chiens en ville qui troublent, par leurs aboiements, la
quiétude de voisinage (" droit de jouissance paisible de leur
habitation ").
Si une tentative de conciliation amiable
avec le propriétaire des chiens na pas abouti à réduire les aboiements, le
voisinage peut présenter une pétition ou un constat dhuissier :
Son rapport tiendra compte du fond sonore
habituel, de lintensité, de la durée et du caractère répétitif des aboiements.
Cependant, les dB sont des unités de
mesure qui ne sajoutent pas arithmétiquement.
A titre dexemple, le bruit résultant
des aboiements de 40 dB dun chien et du bruit dun camion voisin de 60 dB sera
de
60 dB (40+60=60). En revanche, un chien aboyant moins fort (15dB) dans une rue
calme (20dB) sera considéré comme plus gênant (15+20=22), les sanctions tenant
également compte du niveau du bruit ambiant.